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ILLUSTRATION NATURALISTE

  Présentation - Leçon 1 - Leçon 2

Leçon 2

Dans la représentation botanique, l’organisation spatiale des organes correspond la plupart du temps à des structures complexes et très articulées (nervures des feuilles, angle de bifurcation des ramifications, organes sexuels) qui demandent beaucoup de temps et une étude préliminaire.

Pour la  mycologie, au contraire, sauf pour certaines espèces qui présentent des textures vacuolaires, cérébriphormes (voir la deuxième planche) ou des bifurcations successives, la structure anatomique générale est normalement plus simplifiée (stipe, chapeau, hyménium).

Cette uniformité, par rapport au royaume végétal, ajoutée à l’extrême variabilité au sein d’une même espèce, oblige l’expert mycologue à la fréquente utilisation du microscope et des réactifs chimiques.

image I

Ernst Haeckel (1834-1919) : Basidiomycètes, mousses, lichens en "Kunstformen der Natur"

(Les formes d'art de la nature) 1899-1904

En botanique en revanche, l’utilisation d’une loupe portative et de clés de détermination floristiques suffisent à la détermination de la plupart des espèces.

La difficulté de reproduire un champignon réside plutôt au niveau des nuances de couleur, des variations de la lumière produites par la consistance de la cuticule du chapeau et par les effets du vieillissement, de la déshydratation progressive et du virage provoqué par la manipulation.

image II

Clavariadelphus troncatus - AUDE, 14-10-07

Les conditions d’humidité atmosphérique au moment de la cueillette jouent donc un rôle important dans le changement de la couleur et de la consistance de la chair du champignon qui peut présenter une surface visqueuse (Hygrophorus aureus), gélatineuse (Tremella), verruqueuse, granuleuse (Cystoderma), squamuleuse (Pholiota), très difficile à reproduire par le dessin.

C’est pourquoi l’illustration mycologique demande un certain esprit d’adaptation aux mutation rapides des sujets qu’il faut conserver soigneusement, humidifier, éviter d’exposer à la chaleur.

En les mouillant à l’eau du robinet, on arrive à récupérer presque toujours la couleur irisée des chapeaux des russules ou des pieds des cortinaires qui tend à disparaître très vite.

image III

Lepista multiformis - AUDE, 25-02-07

A noter le chapeau en entonnoir qui commence à se déchirer dans les exemplaires les plus mûrs.

Pour les illustrations mycologiques, il est conseillé de noter l’odeur et la saveur du champignon (voire de goûter !) et conserver l’exiccatum dans une enveloppe avec la date et le lieu de cueillette pour vérifier l’identification (analyse des spores au microscope et consultation d’experts) une fois que l’exemplaire est complètement déshydraté.

 

 
   
© L'ARTEMISIA - Enrico CANGINI 2008
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